"Histoire des Sciences Occultes depuis l'antiquité jusqu'a nos jours" par A. Debay



"VAMPIRES - On appelait vampires les cadavres qui se conservaient intacts dans la tombe, et qui en sortaient, disait-on, la nuit, pour aller sucer le sang des personnes endormies. Lorsque, par hasard, on ouvrait leurs tombes, on trouvait les vampires parfaitement conservés, le visage frais, mais souillé du sang qu'ils avaient bu. La croyance au vampirisme était généralement répandue dans la Hongrie, la Pologne, L'Autriche, la Servie et la Moravie. Il suffisait d'un mauvais plaisant, ou plutôt d'un malfaiteur sortant, la nuit, d'un cimetière, pour porter la terreur dans la contrée. Tout le monde avait vu l'affreux vampire; il était fait de telle et telle façon; il ouvrait une large bouche et montrait ses dents redoutables, etc. etc. Chacun fermait sa porte et se barricadait pour ne pas devenir la victime du vampire. En 1726, on ouvrit la tombe d'un vieux vampire nommé Arnold, qui suçait le sang de tout le voisinage; on le trouva dans sa bière, l'oeil éveillé, le teint enluminé et l'air gaillard. Le bailli de l'endroit, homme expert en vampirisme, lui fit enfoncer un pieu dans le coeur, et trancher la tête; ensuite on brûla le cadavre; après quoi il ne suça plus personne. Ce fait est attesté par deux juges du tribunal de Belgrade qui assistèrent à l'exécution, et par un officier de l'empereur, comme témoins oculaires.

BRONCOLAKAS - Les Grecs modernes croient, sur la foi du prêtre, qu'il arrive, parfois, que les cadavres des personnes excommuniées sont animés par des démons qui le servent de leurs organes pour boire, manger, parler, etc.; le nom de Broncolakas a été donné à ces fantômes. Il est de tout nécessité, pour rompre le charme, d'éventrer le revenant, de lui arracher le coeur, qu'on coupe en trois morceaux; puis il faut l'enterrer avex force signes de croix. Paul Lucas, dans son Voyage au Levant, rapporte ce fait étrange et qui se renouvelle assez fréquemment dans l'île de Santorin. Des morts reviennent, dit-il, se font voire en plein jour, et entrent dans la maison qu'ils ont habitée, ce qui remplit de terreur ceux qui les aperçoivent. Pour se préserver d'un maléfice, aussitôt qu'il paraît un broncolakas, on court au cimetière déterrer son cadavre que l'on coupe par morceaux; ensuite on le brûle par sentence du gouverneur; cela fait, le mort ne revient plus. Telle était pourtant la crédulité des hommes aux siècles passés; la frayeur qu'il était si facile de leur inspirer, les mettait à la merci d'un foule de fripons. Et il est encore des gens, assez ennemis du progrès, pour injurier le grand siècle philosophique de la France qui effaça tant de superstitions."







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